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Comment rédiger une lettre de menace de mort ?

Menace de mort Alerte

Ce billet a pour but d'éclairer nombre d'entre vous qui se sont déjà posés la question suivante: « Mais comment rédiger une lettre de menace de mort convenable ? » Oui comment !

Cet article s'adresse donc, en particulier, aux amoureux éconduits, aux dealers de drogue en attente de jugements, aux roumains expulsés, aux licenciés pour faute grave (plantage de stylo dans l’œil d'un collègue), aux députés engagés dans une vilaine procédure judiciaire etc.

 

Afin d'illustrer cet article, nous prendrons pour exemple différents textos envoyés par Pierre Sellier, directeur de la société d'intelligence économique Salamandre, suivi, en apothéose, d'un extrait d'un entretien téléphonique entre ce dernier et Karl Laske, journaliste d'investigation pour le journal en ligne Médiapart. Ces échanges sont extraits et publiés dans Mediapart.

Le contexte afin de comprendre les tenants est le suivant: le journal cité a publié quelques articles sur un certain Ziad Takiedine, marchand d’armes et mettant en cause indirectement Pierre Sellier et sa société. Ceci, on le devine, de manière peu flatteuse. D'où le retour peu amène de Pierre Sellier.

 

SMS émis par P. Sellier à destination d'un journaliste de Médiapart (très vraisemblablement d'une pilosité inquiétante selon l'émetteur). Date 03 juillet.  « Ma poule, tavais raison ! A Karachi, on va "briser des genoux". J'espère que tu as enfin réussi à te raser la barbe. Amitiés ».

 

Autre SMS. En date du 7 juillet à 23 heures : « Plenel le moustachu et Arfi le barbu, si je vous prends désormais à encore essayer d'enculer le juge Trevidic (il s'agit du magistrat chargé de l'enquête sur l'attentat de Karachi-NDLR), je vais vraiment me facher, Cela est une MENACE DE VERITE pour protéger le juge, Dénoncez moi au juge, SVP ».

 

Et pour terminer, voici un extrait d’un échange oral entre Pierre Sellier & Monsieur Laske : « Mediapart n'est pas un journal, c'est une merde. (...) Ecoute-moi. Je suis un tueur. Je suis un tueur du service Action, tu le sais cela. Arfi, je vais le dézinguer. Lui raser la barbe et toutes ses couilles. Edwy Plenel, la moustache. Je lui rase la moustache. Je l'encule. Je suis cent fois plus intelligent que toi. J'ai rien contre toi, tu écris ce que tu veux. Tu peux me diffamer. Je m'en tape. Toi, Karl Laske, j'ai rien contre toi. Par contre, Arfi, je vais le massacrer, l'enculer. Je vais le défoncer. Enculé, enculé. Tu comprends ? Je vais le tuer. Service Action. Trois balles dans la tête. Enculé ».

Suggestions d’améliorations

Comme nous pouvons le constater, la forme de ces menaces -nous ne discuterons pas du fond qui se jouera au tribunal entre les parties concernées- se prête volontiers à améliorations. Démonstrations.

 

SMS en date 03 juillet « Ma poule, tavais raison ! A Karachi, on va "briser des genoux". J'espère que tu as enfin réussi à te raser la barbe. Amitiés ».

 

Notre proposition : « Très cher, tu avais raison ! Au sein de cette majestueuse ville que l'on nomme Karachi, nous allons "briser des genoux". J'espère que tu as enfin réussi à te raser la barbe. Amicalement ».

 

Texto du 7 juillet à 23 heures : « Plenel le moustachu et Arfi le barbu, si je vous prends désormais à encore essayer d'enculer le juge Trevidic, je vais vraiment me facher, Cela est une MENACE DE VERITE pour protéger le juge, Dénoncez moi au juge, SVP ».

 

Notre proposition : « Monsieur Plenel le moustachu et Monsieur Arfi le barbu, si je vous prends désormais à encore essayer de faire l’amour par l’anus avec le juge Trevidic, je vais être passablement irrité. Ceci est une SOMMATION SINCÈRE pour protéger le juge. Dénoncez-moi au juge, s'il vous plait ».

 

Et pour finir : « Mediapart n'est pas un journal, c'est une merde. (...) Ecoute-moi. Je suis un tueur. Je suis un tueur du service Action, tu le sais cela. Arfi, je vais le dézinguer. Lui raser la barbe et toutes ses couilles. Edwy Plenel, la moustache. Je lui rase la moustache. Je l'encule. Je suis cent fois plus intelligent que toi. J'ai rien contre toi, tu écris ce que tu veux. Tu peux me diffamer. Je m'en tape. Toi, Karl Laske, j'ai rien contre toi. Par contre, Arfi, je vais le massacrer, l'enculer. Je vais le défoncer. Enculé, enculé. Tu comprends ? Je vais le tuer. Service Action. Trois balles dans la tête. Enculé ».

 

Notre proposition : « Mediapart n'est pas un journal mais une déjection. (...) Écoute-moi. Je suis un tueur. Je suis un tueur du service Action, tu le sais cela. Arfi, je vais l’anéantir. Lui raser la barbe et toutes ses testicules. Edwy Plenel, la moustache. Je lui rase la moustache. Je vais lui pratiquer un coït anal. Je suis infiniment  plus intelligent que toi. Je n’ai rien contre toi, tu écris ce que tu veux. Tu peux me diffamer. Cela me laisse indifférent. Toi, Karl Laske, je n’ai rien contre toi. Par-contre, Arfi, je vais le massacrer, le sodomiser. Je vais le disloquer. Sodomite, sodomite. Tu comprends ? Je vais le tuer. Service Action. Trois balles dans la tête. Sodomite ».

Conclusion

Bien que la colère soit mauvaise conseillère, elle n’est pas un droit à un mauvais usage de la langue française. Mettre en garde, oui pourquoi pas, mais avec des propos courtois. Toujours.

 

Autre point. Sans information plus précise concernant la relation entre Pierre Sellier et ses correspondants, nous nous ne prononcerons pas sur le tutoiement très largement utilisé. Néanmoins, il va de soi que nous déplorons le tutoiement s’il na pas été préalablement autorisé par ses correspondants.

 

Ce sera tout. En espérant que cet article vous permettra de menacer des proches ou moins proches dans un langage décent et civilisé.

 

Article dédicacé à Laurent Joffrin professeur agrégé de politesse et de bonne manières. 

 

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